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POLITIQUE/BENIN – INTERVIEW : Candide Azannaï explique et s'explique: « Ce qui oppose Yayi et Talon est différent de ce qui oppose Talon au Peuple béninois »

Candide Azannaï
Candide Azannaï

Troisième et dernière partie de notre entretien à trois volets avec monsieur Candide Azannaï. Nous abordons les questions relative à la cohésion nationale, à la décrispation du climat sociopolitique, et surtout "aux relations sibyllines, voire même incestueuses qu'entretiennent certains hommes politiques avec le pouvoir au point de rentrer dans des compromissions". Ce qui les plonge selon Azannaï, bien au fond, «dans la sauce», les maintenant désormais dans un mutisme sidéral… Une invitation éventuelle du Chef de l'Etat au palais de la Présidence ? Réponse de Candide Azannaï "... nous parlerons seulement que des problèmes de l'État et pas de la moindre revendication personnelle. Parce que c’est indécent d’aller régler ses problèmes personnels en troc de l’intérêt général et des questions de valeurs et de principe". Lisez l'interview...

La Dépêche-Afric Info : Candide Azannaï, vous êtes président d'un parti, une formation politique régulièrement reconnue. Au regard des réalités qu'impose la loi électorale, vous avez sans doute observé depuis quelques mois, ce ballet de certaines personnalités reçues par le Président Talon, ceci, sûrement dans la perspective des élections qui pointent à l'horizon. Nous ne vous avions pas encore vu à la Présidence de la République peut-être ça viendra-t-il. Quelles remarques portez-vous sur cette démarche du Chef de l'État qui selon certains observateurs, participe d’un d'apaisement ou de la normalisation du climat social ? Quelle en est votre appréciation ? Et lorsque, à votre tour vous serez invité, comment ça va se passer ?

Candide Azannaï : Je vais vous dire aujourd'hui qu'il s'agit d'une supercherie totale. Et c’est de l’arnaque politique moqueuse de notre capacité de lecture des faits. Qui sont ceux qui ont grimacé ce ballet dit des anciens Présidents de l’Assemblée Nationale au Palais de la Présidence auquel vous faites allusion ? C’est AMOUSSOU Bruno, NAGO Mathurin et IDJI Kolawolé ? Puis VLAVONOU ?

Ce sont les caciques acolytes politiques de TALON répartis dans les deux sections UP et BR d’un parti unique fantomatique de tristes réputations à l’issue de pratiques incompatibles avec la démocratie et l’Etat de droit. Toutes ces personnes ont contribué activement et tirent tous intérêt de la crise et de l’impasse politiques en cours. Puis c’est également HOUNGBEDJI Adrien ? C’est de la moquerie ! Toutes ces personnes sont des membres du pouvoir dit de la rupture. Tous y compris Me HOUNGBEDJI. 
Je ne trouve pas sérieux qu’on veuille les cacher sous le titre d’anciens Présidents de l’Assemblée Nationale; ce sont tous des fossoyeurs de l’image d’un Bénin jadis pionnier de la démocratie. Nous sommes dans une nouvelle manipulation qui aura les effets d’un certificat de conformité d’un type nouveau. Les problèmes en politique se règlent ou demeurent.

Lorsque vous tournez le dos aux problèmes en politique, vous les aggravez et leurs conséquences vous poursuivent, vous pourchassent jusqu’à votre chute selon leurs natures et leurs métamorphoses.
TALON a-t-il réglé le problème de l’exclusion qu’il a créé avec le concours de la Cour Constitutionnelle présidée par son ancien avocat DJOGBENOU ?
TALON a t- il réglé la calamité de la confiscation du pouvoir législatif en 2019 par recours à la force et à l’utilisation des armes à feu ?

TALON depuis qu’il est venu au pouvoir, de vous à moi a organisé avec succès et sans violences meurtrières quelle élection ? Les législatives exclusives mortifères de 2019 ? La comédie en 2020 de désignation en lieu et place de l’élection des maires ? 
Le hold-up sanglant de prolongement sectaire du mandat présidentiel au-delà du terme fixé lorsqu’il prêtait le serment de l’Article 53 en avril 2016 qui plonge depuis le Bénin sous les dérives de l’exercice du pouvoir personnel a été réglé où, comment et par qui ? 
Les tueries qui ont entaché toutes ces trois parodies électorales mortifères sont réglées où, par qui et comment ? 

C’est pour ces raisons que je parle d'une supercherie qui ne vise qu’à l’amnésie des crimes politiques et humains du pouvoir dit de la rupture. 
TALON ne peut et ne veut régler aucun des problèmes qui sont créés de son fait à la démocratie et à l’Etat de droit. Il est à la recherche d’une légitimation.
Seulement, la stratégie de translation des problèmes est la pire des stratégies en politique lorsqu’il y a des crimes humains et surtout dans toute situation qui s’apparente à l’exercice de pouvoir personnel, à un coup d’Etat sanglant. Malheureusement, c’est le cas qui est en cours chez nous en République du Bénin. 
Si tout ce qui est enseigné dans les écoles et dans les universités n’est pas du bluff, alors nous sommes en présence d'un coup d’Etat et depuis 2019, il est factuel que nous sommes dans un régime de coup d’Etat permanent.

La Dépêche-Afric Infos : Et que préconisez-vous, Mr Azannaï ?

Candide Azannaï : Il est un principe que face à une dictature, il ne faut jamais mettre en concurrence les problèmes personnels et privés avec les griefs portés à l’intérêt général. Car tout le monde vous dira qu’en un quart de tour, un dictateur peut satisfaire à l’essentiel des doléances administratives personnelles, les problèmes de ventre de X ou de Y et autres avantages ou positions de rente politique en troc pour sa légitimation …L’exposition des problèmes du genre occasionne les compromissions par le fait que le dictateur s’en saisi à cœur joie pour prendre un ascendant psychologique sur des leaders inconséquents qui perdent de la sorte, de leurs superbes d’antan.

La Dépêche-Afric Infos : Est-ce le cas maintenant ? Est-ce ce que nous vivons ? 

Candide Azannaï : Mais nous vivons ça. Prenons le cas TAWES Pascal. 
Voilà quelqu’un qui était parmi ceux qui se disaient dans la lutte pour le rétablissement de la démocratie. Il était pourfendeur de TALON. On lui a même attribué la fomentation d’un coup d’Etat. Puis vlan ! Ce TAWES est vu sur les écrans de l’ORTB, la télévision nationale sous contrôle, claquer des talons, fesses serrées en réflexe militaire devant TALON, déclarer que c’était pour le règlement de ses problèmes administratifs ! 

Mais son nom pendant ce temps était cité comme le cerveau d'un coup d’Etat. Tout sourire, lui et le TALON qu’il combattait se sont serrés les mains. Après ce spectacle, avez-vous encore entendu ce TAWES parler ? Est-ce que le règlement des problèmes administratifs de TAWES signifie le règlement de problèmes des valeurs, des principes offensés et transgressés par Patrice TALON ?

Que désormais nous devrons passer par perte et profit les tueries, les massacres de populations, les persécutions et la destruction de la démocratie ? Que tous nous devrons sombrer dans la résignation et aller à Canossa ? C’est cette erreur idiote, j’allais dire cette faute grave que font beaucoup de gens irrésolus qui sont sur le chemin de s’y noyer.

Retenez ceci : Aussi longtemps que vous serez devant un dictateur pour vos problèmes particuliers, personnels et privés, vous aurez des réponses à vos problèmes particuliers, personnels et privés. Vous n'aurez par contre aucune solution satisfaisante, digne de ce nom pour les problèmes et torts causés aux valeurs et aux principes par le dictateur. Vous rentrez dans ce qu'on appelle des compromissions. Vous êtes à cette étape, bien au fond, « dans la sauce », désormais vous ne parlerez plus…
Vous devenez subitement muet ou propagandiste de la paix telle que dictée par le bourreau.

La Dépêche-Afric Info : Mr Azannaï, si le Président vous invitait au Palais pour s'entretenir avec vous les jours à venir qu'elle sera votre réaction ?

Candide Azannaï : Je ne sais pas si vous êtes son messager. Faisons une clarification toute de suite. Un leader politique conséquent, c’est-à-dire sérieux et respectueux de lui et de la cause qu’il défend ne répond pas à l’invitation personnelle d’un dictateur comme excusez-moi du peu, la diarrhée pousse à répondre au trône. Il faut un préalable car, tout compte et tout se joue sur la forme aussi bien que sur le fond.
Je dois savoir l’objet et le cadre. C’est en fonction de l’objet, du cadre que je déciderai pour ne pas servir de faire valoir ou d’objet de cirque aux manèges d’une mauvaise foi. De la forme d’une invitation, on pressent les retombées. Je n’ai aucun problème privé et personnel en contentieux avec TALON. Je ne sais pas si lui en a avec moi. Moi, aucun.

Le problème est entre TALON et le Peuple. Entre TALON et la démocratie. Entre lui et l’Etat de droit. Pas avec moi. Que cela soit clair.
Si vous êtes par hasard son messager, sachez que au cas où, j’aurai accepté de répondre à son éventuelle invitation, nous parlerons seulement que des problèmes de l'État et pas de la moindre revendication personnelle. Parce que c’est indécent d’aller régler ses problèmes personnels en troc de l’intérêt général et des questions de valeurs et de principe.

La Dépêche-Afric Info : Vous Azannaï, n'en auriez pas des problèmes particuliers ?

Candide Azannaï : La vie est l’instant des problèmes. Tout le monde en a. Seulement ceux qui ne les mettent pas en spéculation contre la vertu, apparemment peuvent dire qu’ils n'en ont pas. 
Permettez mon rire… Vous me voyez comme je suis, physiquement ? Je suis un homme très sec, très très sec. Je suis un stoïcien pur en ce qui concerne les valeurs et les principes et puis je suis très sobre. Si ce n’est pas orgueilleux voire vantard, je vous dirai je n'en ai pas. Et si j’en avais comme il n’est pas anormal d’en avoir, je ne demanderai pas en toute conscience à TALON de me le solutionner en échange de quelque compromission contre ma conviction et contre ma loyauté envers les valeurs et les principes.

Moi, s'il m'invite j'irai mais il n'y a aucun problème particulier à évoquer avec lui. C’est avec le Peuple béninois qu’il a de lourds contentieux ; il n’en a aucun avec moi et vice-versa. Nous devons parler des gens qui ont été tués, de ceux qui les ont tués, comment certaines personnes ont été promues à des grades supérieurs, certains mêmes sont récompensés officiers généraux… Nous parlerons de l’état de la démocratie, de l’Etat de droit, des libertés, des choses qui touchent au pays , à la gestion du patrimoine et dans le cadre de l’intérêt général. L’entretien doit être corsé sur ses crimes et sur l’impératif renouement avec les valeurs et principes. Mon objectif est clair : les valeurs et les principes ou la lutte continue.

Quand vous me regardez, souvenez-vous que j’ai démissionné de son Gouvernement pour des questions d’éthique de vie et de divergences sur les valeurs et les principes touchant au strict respect de la Constitution de la République et à l’avenir de la Nation. Pas plus. Je ne souillerai jamais ma conscience. 
Voyez un peu les anciens Présidents qui y vont ? Est-ce qu’un seul parmi eux a réussi à faire reculer TALON ? 
Sur quels points ou sur lesquels des crimes et autres forfaitures de l’imposture du pouvoir dit de la rupture ? Ouvrez les yeux et interrogez les postures des uns et des autres sur les comptes rendus visuels de leurs rencontres avec TALON.

Décryptez leurs postures avant pendant chaque segment des ballets auxquels vous faites référence et leurs postures après. No comment, dirait l’autre ! Du spectacle de résignation pour les visiteurs et de jubilation pour le joueur «du Maître des lieux» qui ne cache pas du tout d’avoir réussi son coup fourré !
Je ne voudrais jamais soupçonner qu’à l’occasion de ces rencontres, les corbeilles de doléances remises l’air très sage à Patrice TALON contenaient aussi les problèmes de pension de retraite des anciens Présidents de la République, de leurs voitures et d’autres avantages dont ces derniers auraient été sevrés indûment avant ou depuis 2016…

Je ne dis pas et je ne voudrais pas croire que l’un aurait évoqué le solde des dividendes des anciens business, des affaires scabreuses dont je préfère taire les noms et qui étaient bien des prétextes pour les affaires dites tentatives d’empoisonnement et tentatives de coups d’Etat, d’autres privilèges, avantages ou attentes politiques…
Je ne dis pas et je ne voudrais pas croire que l’autre aurait également égrené ses problèmes personnels, des préoccupations personnelles et privées. De telles mises en scène n’augurent de rien de sérieux à l’avantage de l’intérêt général.

Regardez cette image ! Des gens qui disent combattre une dictature et qui vont là-bas et reviennent dire à peu près ceci : nous avons remis des doléances, des revendications, que le dictateur va examiner avec bienveillance… 
L’idée même de dire que quelqu’un est "un dictateur" et de venir insinuer déceler de la bienveillance chez cette personne me paraît bien incongrue et inconvenante. 
L’avenir très proche pour ne pas dire les jours à venir édifieront les uns et les autres… Pourvu que le 1er Août prochain ne soit pas souillé pas les embrassades hypocrites qui tenteront de passer par perte et profit la crise et l’impasse politiques meurtrières en cours…Vous savez, en juin 2019 à l’occasion de plusieurs conférences et déclarations politiques publiques, j’avais insisté qu’il faudra éviter une superposition du conflit YAYI/ TALON à l’objet de la Résistance Nationale. Ce qui oppose YAYI et TALON est différent de ce qui oppose TALON au Peuple béninois. 

Les gens ne voulaient pas percevoir le danger qu’il y a pour le Peuple à laisser croire qu’un solde du conflit YAYI/ TALON constituerait le dénouement de la forfaiture et de l’imposture de TALON et du pouvoir dit de la rupture. Ce qui oppose YAYI et TALON est du business par contre ce qui oppose le Peuple béninois à TALON est la transgression de la démocratie et le piétinement de l’Etat de droit par TALON. Les gens finiront par comprendre, le temps n’est plus loin pour … Passons.

La Dépêche-Afric Infos : Mais il y a la situation des personnes en prison ?

Candide Azannaï : Oui, justement ce ne sont pas des prisonniers politiques encore moins pour la plupart, ils ne sont pas des prisonniers de droit commun. Pour la plupart ce sont des otages politiques. 
En les retenant y compris par la force et par l’instrumentalisation politique de l’administration, de la justice et des forces militaires et de la police, le pouvoir dit de la rupture était dans une cynique préméditation de les troquer contre une amnésie de sa forfaiture, de ses dérives et crimes de sang, de le troquer contre sa légitimation. Voyez comment est synchronisée l’exploitation des rumeurs sur la libération de certaines personnes raflées dans l’affaire dite de coup d’Etat de TAWES ? Une pure supercherie !

Une supercherie qui se nourrit de l'incapacité des gens à comprendre qu'il ne faut jamais accepter par désespoir. C’est Bertrand RUSSELL qui prévenait, parce que si vous acquiescez par désespoir disait-il vous permettrez que les conditions de solutions désespérées se réalisent.

La solution désespérée c'est d'y aller et de lui dire comme c'est ignominieusement le cas, "je suis venu avec des revendications, libérez-moi tels et tels. Si vous les libérez, il y aura la décrispation". Écoutez cher ami, il faut avoir les genoux à la place de la nuque pour faire le raisonnement que certains vont faire chez TALON...
C'est maintenant qu'il faut se réorganiser et dire à tous ceux qui vont vers Patrice TALON avec des problèmes particuliers personnels qu'ils sont indignes de représenter le peuple, qu’ils sont en train d’avilir leurs statuts.

La Dépêche-Afric Info : Bon, mais. Nous allons quand même faire une escapade au-delà de nos frontières tout en étant ici au Bénin. C'est pour précisément aborder la situation en France. La France vient de connaître les élections avec ce demi-échec essuyé par le président Macron. On a vu comment la barque de la mouvance présidentielle a failli chavirer face aux autres forces politiques françaises. Vous aviez vu cette actualité et qu'est-ce que vous en retenez, en tant qu'observateur politique ?

Candide Azannaï : Vous savez, si nous prenons le monde entier globalement, la démocratie n'est pas majoritaire dans le monde, ni en termes des pays ni en terme des populations. La démocratie à l'Occidentale de type libéral dans le monde est minoritaire. Mais elle a quelque chose de magnétique et c'est ce magnétisme que j'ai vu une fois encore dans le processus qui se déroule en France depuis.

Comment l'élection du Président de la République française a été, et comment se sont déroulés les deux tours des législatives et puis le comportement des auteurs. C'est ça le caractère magnétique de la démocratie. La France va s'en sortir. L’homme politique doit lire le message envoyé par le peuple et doit fonctionner sur la base des messages envoyés par le peuple.

La démocratie exclue que celui qui est élu chef se comporte comme un monarque absolu parce que la démocratie est à la fois division et diffusion du pouvoir. Et vous allez voir en suivant la suite des événements en France. J’ai suivi les discours, j'ai vu les accords. Il y a la réalité qui ne peux laisser aucun acteur français indifférent. Et c'est autour de cette réalité que les débats tournent et tourneront désormais.

La Dépêche-Afric Info : Mr Macron disait qu'aucune force politique ne peux à elle seule aujourd'hui légiférer.

Candide Azannaï : C'est ça ce que je disais me référant à la structure de la 5ème République. il y a un livre intitulé La Nomenklatura Française et sous-titré, pouvoirs et privilèges des élites. C’est une vieille publication des années 1986. Nous avions eu la chance de ces lectures. C’est indicatif pour comprendre la République française, comment c'est structuré. C'est un livre magnifique. Rien n’a changé, la France politique demeure la France politique.

Aujourd’hui quel est le message ? Le message se résume en, voilà nos problèmes que nous soumettons à nos représentants au sein du Parlement. C'est du parlementarisme. Il y a nécessairement que désormais et MACRON et aucun acteur politique français ne peux ignorer ce message envoyer par le Peuple français. C’est vrai que j’ai écouté un dictateur d’un pays africain qui se serait empressé pour écrire à MACRON ce qui m’apparaît comme l’hôpital qui se fout de la charité. Comment quelqu’un qui n’a organisé aucune élection sans qu’il ait morts et massacres de citoyens, arrestations ou exils de personnalités politiques pour terrorisme peut parler des vertus d’une élection démocratique ?

Retenez ceci : La France est une Démocratie et MACRON est un démocrate par contre, ce n'est pas le cas de TALON qui aux moyens de coups de force mortifères a détruit et a assassiné la première démocratie au Sud du Sahara issue de la première Conférence Nationale en Afrique.

C’est vrai que ces dernières années, il se note par rapport à la France du lendemain du Discours de la Baule de François MITTERAND un malheureux recul. Entre la France du business, celle des grands intérêts commerciaux et financiers, la France de la géostratégie celle des enjeux des influences et de positionnement et la France des valeurs et des principes universels. C’est l’affaissement de cette France des valeurs et des principes universels qui dérange et qui pose la question sur ce que vaut l'humanisme universaliste, porté par la liberté, les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit.

On note qu’il y a comme une chorégraphie de zizanies dictatoriales qui sape et dénigre le Renouveau démocratique dans beaucoup de pays. Les prétextes prennent pour référence certains chefs d’Etat apparemment détenteurs de pouvoir à vie mais qui pourtant demeurent fréquentables par cette même France. Il s’agit là d’un phénomène qui peut bien expliquer le message adressé à MACRON et attribué à Patrice TALON alors que le dénouement des législatives françaises était en deçà des attentes du côté du Président français. 

Je ne savais pas que le document qui a circulé sur certains réseaux sociaux était authentique. Les excitations ultérieures et à propos du Ministre en charge des Affaires Étrangères cherchant à jouer à l’avocat du diable est une gaffe qui en ajoute à la gaffe du document dont on pouvait bien se passer sauf si le destinataire devra s’en réjouir. Tout à ce propos à mon humble avis était inutile. Ma réaction sur ce qui se passe en France est qu’aujourd'hui, aucun acteur français, citoyens lambda comme acteur public français ne peut dire, le peuple ne nous a pas parlé maintenant. Ils sauront répondre aux aspirations, aux questionnements, aux préoccupations du peuple français. 

Les hommes politiques français ne sont pas indifférents aux messages de leur peuple contrairement à ce que nous observons dans beaucoup de pays en Afrique et particulièrement en République du Bénin depuis que Patrice TALON est au pouvoir.

La Dépêche-Afric Info : il y a-t-il un autre pays qui force votre admiration en terme de gouvernance et de démocratie ?

Candide Azannaï : Vous savez il y a beaucoup de pays. Je ne veux pas les citer. Ce dernier temps il y a un affaissement, un recul démocratique qui est dû aux bouleversements de la géopolitique internationale et à l'influence des grandes puissances qui sont pourtant officiellement promotrices des valeurs universalistes de la démocratie.

Dans notre pays au plus fort de la crise de l'exclusion, de l'assassinat de la démocratie, le Chef de la Délégation de l'Union Européenne l'excellent Ambassadeur Olivier NETE (originaire de l’Allemagne) a été renvoyé du Bénin par le Gouvernement sur instruction de Patrice TALON ; simplement parce que pour lui, il faudra préserver la démocratie béninoise. Pouvez-vous expliquer par quelle alchimie l’a-t-on expulsé ? C'est à partir de ces indices que j’avais dit à mes collaborateurs que c’était fini pour notre démocratie et dans notre sous-région et même dans la zone Afrique… Voyez-vous que, s’il suffit que le business supplante les valeurs démocratiques, l’Etat de droit a bien de mauvais jours.

Le curseur sur les business et le positionnement géostratégique qui s’observent chez certaines grandes puissances au détriment des valeurs démocratiques contribuent à l’affaissement de ces valeurs et des principes démocratiques. Car de plus en plus les grandes nations dites promotrices de la démocratie nous renvoient paradoxalement l’image de privilégier les gains du business, les avantages d’affaires générées pas leurs influences commerciales et militaires au détriment des valeurs pourtant inscrites à leurs frontons. 
Le risque à ce jeu, sera pour ces puissances leurs discrédits puis la perte de leurs positions. C’est pour cela même que si elle est difficile, il ne faut pas désespérer de la démocratie. Je continue de croire en la démocratie malgré qu'actuellement elle est en difficulté un peu partout. Je ne pense pas que nous devons laisser quiconque impunément saccager la nôtre...

La Dépêche-Afric Info : Merci Mr le président nous sommes bien au terme de cet entretien que nous vous invitons à conclure et pourquoi pas, faire un clin d'œil à votre public, car vous êtes un chef de parti politique et vous avez des personnes qui se retrouvent à travers vos idéaux.

Candide Azannaï : D'abord je vous remercie de votre disponibilité et de votre intérêt à m'écouter de temps en temps. Vous faites partie des rares personnes en qui j'ai confiance et pour qui, je ne marchande pas de répondre. 

Le Gouvernement est seul responsable du suicide social des plus pauvres et des plus démunis. La responsabilité de Patrice TALON est entière dans la cherté de la vie qui s’aggravera davantage si aucune solution ne vienne obstruer les pistes que j’ai évoquées plus haut, dans la mesure où à grands pas les conséquences de la situation politique, sanitaire, commerciale, économique, financière et sécuritaire internationale… celles dites du bouleversement de la géopolitique ne tarderont pas de nous rattraper. 
En ce qui concerne la gouvernance politique, Patrice TALON est un Président de fait, illégitime à tout point de vue et illégal au regard du droit international africain, des dispositions politiques de la CEDEAO, des normes à l’échelle de la Communauté internationale ; nous sommes sous un régime de coup d’État permanent. 

Les allers - retours de certaines personnalités qu’orchestre Patrice TALON pour se mettre en vedette, sont des pièces factices d’une supercherie qui ne vise in fine qu’à la légitimation d'une imposture qui exclut, persécute et tue. 
La seule issue à la crise et à l’impasse politique en cours est le dialogue politique à ne pas confondre avec les tentatives de compromissions, de fuite en avant du pouvoir dit de la rupture. Je vous remercie.

La Dépêche-Afric Info: Merci, Candide Azannaï.

Propos recueillis par "La Dépêche-Afric Info

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