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POLITIQUE/CAP-VERT : Un modèle de démocratie en Afrique

 

Le Cap-Vert n’est pas seulement un havre de paix en Afrique mais également un îlot de démocratie à l’échelle continentale. En raison de sa stabilité sociopolitique et de la tenue à bonne échéance de ses différentes élections conformément aux principes du pluralisme politique et de l’Etat de droit.

Lors de sa campagne électorale de, le Premier ministre Ulisses Correia e Silva avait bel et bien raison de clamer : « La stabilité est notre pétrole, notre diamant ». Candidat à sa propre succession après sa première élection au poste de Premier ministre en 2016, il a été réélu lors des élections législatives de 2021 sous la bannière du Mouvement pour la démocratie (MpD). En effet, le MPD, a obtenu 36 des 72 sièges de l’Assemblée nationale, le PAICV 29, et l’UCID quatre. Bien d’autres partis politiques n’ayant pas réussi à faire élire leurs candidats.

Le Cap-Vert a abordé le virage démocratique presque au même moment que le Bénin à la fin des années 1980. Et les deux pays ont longtemps fait figure de modèles en Afrique. Malheureusement, le Bénin a fait depuis, une grave sortie de route en matière de démocratie.

Comme tous les pays africains au sortir de la période de colonisation, cette ancienne colonie portugaise indépendante en 1975 a d’abord fait l’expérience du Parti unique. Puis, à la faveur des mouvements pro-démocratiques, il s’est résolument engagé dans la voie de la démocratie en 1990. Avec l'instauration du multipartisme et l’organisation des premières élections démocratiques, les dirigeants du pays se montent déjà exemplaires. Grâce à la sagesse et la clairvoyance des leaders comme l’ancien Président Aristides Maria Pereira et premier Président du Cap-Vert indépendant de 1975 jusqu’en 1991. Sous la bannière du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

L’archipel est le seul à échapper au syndrome politique des pays africains dans les processus électoraux et l’exercice de l’Etat de droit.  Dans le reste de l’Afrique, il est difficile d’imaginer des élections sans contestations au moins ou sans crises sociopolitiques graves. Mais il a réussi à s’en prémunir depuis 1990 à ce jour. Dans ce pays gouverné par un Pouvoir législatif, le Premier ministre et le Parlement sont les institutions qui font fonctionner la démocratie. Un choix de système qui fait du Président de la République, chef de l'Etat a surtout un rôle d’arbitre du jeu politique national. A charge de désigner le Premier ministre en fonction du résultat des législatives, comme dans certaines Monarchies républicaines en Europe. Le système politique du Cap-Vert fait de lui un Régime semi-présidentielle. Il est à l’image de celui du Portugal, l’ancienne puissance coloniale. La seule différence réside néanmoins dans le fait que, tout en concentrant l’essentiel des pouvoirs entre ses mains, le Président à quant à lui le pouvoir de démettre le gouvernement du Premier ministre. C’est la spécificité du Régime semi-présidentielle cap-verdien depuis le début du Renouveau démocratique engagé en 1991 en même temps que le Bénin.

On est en droit de se poser la question de savoir pourquoi le Cap-Vert est le pays le plus démocratique d’Afrique. Et la réponse se trouve très probablement dans cette réponse faite par Gilles Yabi, responsable du Think tank Wath à RFI :

« En effet. Et la nature plutôt parlementaire du régime politique capverdien n’est pas la seule explication. Lorsqu’on examine la constitution du pays, la volonté de créer un équilibre entre tous les pôles de pouvoir et d’obliger les acteurs à privilégier la collégialité dans la prise de décision est manifeste. Une des principales institutions du pays est le Conseil de la République. En plus du président de la République, cette institution regroupe le président de l'Assemblée nationale, le Premier ministre, le président de la Cour suprême, le procureur général de la République, le président du Conseil pour les affaires régionales, deux citoyens choisis par le président de la République et deux citoyens élus par l'Assemblée nationale. Même si ses délibérations ne sont pas contraignantes, le président est obligé de réunir cet organe avant de prendre les décisions politiques les plus importantes. Alors non, ce n’est pas seulement parce que le Cap-Vert est un archipel peu peuplé que sa gouvernance politique est démocratique et apaisée. Il n’est interdit à personne d’aller y chercher quelques sources d’inspiration ».

Les coups d’Etat, les Troisièmes mandats et autres révisions constitutionnelles qui remettent en cause l’exercice de la démocratie et l’existence de l’Etat de droit en Afrique ne semblent résolument pas concerner le Cap-Vert. L’archipel poursuit son petit bonhomme de chemin en matière de démocratie. Et, rien que pour cela, il mérite bien une bonne « Prime à la Démocratie ».

Par Jean Kebayo

 

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